11 mai 2011

Chica sabes donde vas ?

Silencieuse elle avance dans la nuit. Rapide et décidée, vers on ne sait où. Elle semble pressée. Est elle attendue ? Serait-elle en retard ? Rendez vous galant ou œuvre charitable ? Sa cape enveloppante la protège à peine de l’humidité ambiante, elle est attentive au pavé glissant. Heureusement qu’elle a mis ses bottines.  Ses gants en dentelle lui  font la main fine. Sous la voilette de son chapeau le regard  est mystérieux. Le charnu de sa lèvre légèrement humide luit autant que le  pavé. Elle  porte sous son bras gauche un petit paquet bien ficelé. 
Un peu plus tard, la voici, naturelle et tranquille, nue sur sa couche de draps blanc brodés. Volonté ou négligence de sa part elle a gardé ses mules à talon, satin de soie mordoré gansé de bleu. Elles lui font le pieds si joli.  Sa main gauche repose sur sa cuisse droite. Son dos soutenu par une paire d’oreillers lui relève le buste. Elle prend appui sur son bras droit qui porte un  large bracelet  doré. A son cou un mince ruban de velours noir retient une unique perle en forme de goutte.  Des boucles, brillent discrètes à ses oreilles. Ibiscus ou fleur de tiaré ? En fait un  modeste ruban orangé, savamment noué, orne sa tempe gauche.
Dans le plus simple appareil elle est là …
                  
Victorine Meurant, artiste, peinte par E. Manet

2 commentaires:

Gary a dit…

Il est superbe ton texte, Gradiva !

Anonyme a dit…

Une journée qui commence bien!!!